mardi 20 septembre 2016

CHRONIQUE ► ELLE S'APPELAIT SARAH

Auteur : Tatiana de Rosnay
Éditeur : Le Livre de Poche
Collection : -

Dernière parution française : 2014 (version poche) 

Thèmes : Drame, Historique, Seconde Guerre Mondiale
Nombre de pages : 403 



Paris 2002. Julia Jarmond, journaliste américaine, est chargée de couvrir la commémoration du Vél d'Hiv. Découvrant avec horreur le calvaire de ces familles juives qui furent déportées à Auschwitz, elle s'attache en particulier au destin de Sarah et mène l'enquête jusqu'au bout, au péril de ce qu'elle a de plus cher.

Paris 16 juillet 1942. A l'aube la police française fait irruption dans un appartement du Marais. Paniqué, le petit Michel se cache dans un placard. Pour le protéger, sa grande soeur l'enferme et emporte la clef, en lui promettant de revenir. Mais elle fait partie des quatre mille enfants raflés ce jour-là...








Ce livre a déjà fait sa place parmi les grands. Adapté en film et ayant reçu de nombreux prix, je n'ai sûrement plus à le présenter. Néanmoins, j'entretiens une histoire particulière avec lui, ayant entendu plus jeune la fin -qui est quand même assez poignante-, mais sans savoir de quelle oeuvre il s'agissait. Pourtant, plus tard, tombant sur ce roman, j'ai directement fait le lien avec cette fin. Cela ne m'a pour autant pas empêchée de vouloir le lire et je l'ai récemment emprunté à ma maman.

Deux histoires se déroulent en parallèles. D'un côté, Julia Jarmond, femme mariée et mère d'une fille, est journaliste. On la charge alors d'écrire un article pour rendre hommage à l'anniversaire du Vél d'Hiv. Intriguée, Julia se plonge alors dans les mystères de ce sombre passage de la Seconde Guerre Mondiale...
De l'autre, 60 ans plus tôt en 1642, Sarah, petite fille juive, est raflée avec ses parents et emmenée par les autorités françaises au Vélodrome d'Hiver. Sa seule pensée dès lors : retourner dans son petit appartement parisien pour aller libérer son frère, caché dans le placard. En effet, elle a eu le temps de l'y installer et de fourrer la petite clé dans sa poche, avant d'être emportée...

Elle s'appelait Sarah est mon premier roman de Tatiana de Rosnay. C'est une auteure très appréciée et je comprends à présent pourquoi. Son écriture est simple et compliquée à la fois, pleine de réflexion. Dès le début de ma lecture, je me suis sentie enveloppée, bordée dans une ambiance captivante. Malheureusement, je n'ai pas ressenti d'émotions particulières - non, je ne suis pas un monstre ^^ - malgré la beauté des mots.

Au niveau de l'intrigue, je ne vais pas vous mentir, connaître la fin de l'histoire de Sarah m'a plutôt gâché la lecture. Même si on s'en doute, il reste toujours de l'espoir chez un lecteur. Mais dans mon cas, pas de place pour le doute, je redoutais juste ce moment, comptais les pages avant son arrivée. Il arrive vers les 200 pages, l'histoire vécue par Sarah s'arrête un peu plus loin. C'est dommage mais des réponses nous sont ensuite apportées dans l'histoire de Julia...
Je ne saurai pas dire quel point de vue j'ai préféré, Tatiana de Rosnay les a tous deux très bien choisi : d'une part, Sarah, pour nous faire vivre en direct les événements, de l'autre, Julia, personnage qui tout comme la plupart des lecteurs, ignore ce passage de l'histoire et va nous emmener à sa découverte, avec plus de recul. J'ai trouvé cette initiative très bien faite, nous sommes dans la situation de Julia et vivons à travers Sarah.

Extrait du film

Ce sont deux personnages forts et attachants. Au commencement, Julia me semblait tel un personnage intermédiaire, qui servait le récit plutôt que de le créer. Rapidement, je me suis rendue compte de mon erreur ; en réalité, son histoire est beaucoup plus importante que celle de la simple journaliste en quête d'informations historiques, non, avec Julia, nous allons faire face aux problèmes de famille, de couple, d'expatriation, du temps qui passe. C'est cet ensemble la rend attachante et humaine.
Puis, évidemment, il y a Sarah, dont le titre porte le prénom. Une enfant innocente, qui va vivre les pires horreurs, en sortant changée et marquée à jamais.

Extrait du film

Le rythme est bon, malgré des fins de chapitres un peu précipitées. Certes, certaines facilités sont présentes dans l'histoire de Sarah, ce qui rend le tout assez prévisible, mais je les comprends, le récit pouvant difficilement avancer si elles ne sont pas là. Mais il y a des moments très durs, n'oublions pas que cette histoire parle de la Seconde Guerre Mondiale. Elle est encore plus dure à suivre du point de vue d'une enfant, qui doit, toute seule, comprendre pourquoi le monde est si cruel.
Evidemment, les deux histoires sont liées, la fin du récit de Julia nous donne les informations qui nous manquaient et la sensation étrange d'un visage de petite fille, aux yeux remplis de douleur incomprise...

Et voilà pour cette chronique, la première depuis ma longue pause ! Cette lecture date de juin -oui, je sais...- donc excusez-moi pour les passages un peu flous et le manque de concret. Ce fut donc une très bonne lecture, bien écrite et construite, malgré une petite déception au niveau de la plume et une fin gâchée...


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