Auteur : Elizabeth Ross
Éditeur : Robert Laffon
Collection : R
Dernière parution française : 2013
Thèmes : Historique, Drame, Réécriture de nouvelle
Nombre de pages : 415
« Louez un faire-valoir, vous en deviendrez d'emblée plus attirante. »
Lorsque Maude Pichon s'enfuit de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage dont elle ne veut pas, elle monte à Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l'exposition universelle de 1889. Hélas, ses illusions romantiques s'y évanouissent aussi rapidement que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d'un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle : « On demande de jeunes filles laides pour faire un ouvrage facile. » L'Agence Durandeau propose en effet à ses clients un service unique en son genre : le repoussoir. Son slogan ? « Louez un faire-valoir, vous en deviendrez d'emblée plus attirante. » Étranglée par la misère, Maude postule...
Mon avis :
J'étais très impatiente à l'idée de cette lecture, ayant toujours beaucoup aimé la période de la Belle Epoque et il faut bien le dire que ce roman était l'idéal ! De plus, sa couverture est juste magnifique. Il s'agit ici d'une réécriture d'une nouvelle d'Emile Zola ''Les Repoussoirs", que la quatrième de couverture présente ici comme inconnue. Je ressors assez contente de ma lecture mais tout de même un peu déçue...
Ici, nous retrouvons Maude qui s'est enfuie de chez elle pour trouver refuge à Paris. Hélas, elle déchante vite de ses idéaux initiaux pour la capitale ; n'ayant pas d'argent, elle se rend à l'agence Durandeau, suite à la vue d'une annonce demandant "des jeunes femmes pour un ouvrage facile''. Là-bas, elle va exercer le métier de ''faire-valoir'', qui consiste à mettre en valeur des femmes de noblesse en les accompagnant notamment aux soirées mondaines, aux bals. Sa fonction va l'amener à faire la rencontre d'Isabelle, une noble pas comme les autres...
J'ai rarement lu des romans se passant à la Belle-Epoque, à mon grand désarroi. Pourtant, je m'y suis directement sentie immergée dès le début de ma lecture. L'intrigue était inédite -si, bien sûr, on excepte la fait qu'elle soit inspirée d'une nouvelle^^- et très intéressante, je ne connaissais pas du tout le métier de ''faire-valoir'' qu'accomplit Maude et qui m'a d'ailleurs horrifiée. On peut tout acheter avec de l'argent, même la beauté, l'attirance physique ?
Tout le long du roman, nous suivrons le point de vue de Maude, donc celui de repoussoir, que j'ai trouvé captivant : ce personnage sait clairement qu'elle est ''laide'', elle finit par s'y habituer à force de se l'entendre répéter à longueur de temps. C'est une situation abominable et que l'on trouve rarement dans les livres jeunesse, trop souvent les héros sont parfaits, admirés de tous.
Cependant, suite à un début palpitant, j'ai trouvé le milieu se ralentissait, tout du moins, il m'a moins plus que le premier tiers avec tous ses passages à l'Agence et à la présence du personnage de Marie-José dont je reparlerai plus bas. Cette partie était longue et agaçante à lire, cela étant surtout du aux états d'âme plutôt insupportables de Maude. En revanche, le dernier tiers, a remonté le rythme et l'intérêt du récit malgré une fin rapide et un peu trop facile. Mais ma lecture est rapidement passée dans la mesure où ce livre compte tout de même 400 pages -ce qui n'est pas rien-.
J'ai donc beaucoup aimé la plume de Elizabeth Ross. Elle nous plonge dans l'ambiance de l'époque et nous décrit avec précision Paris. C'est très intéressant puisqu'en 1889, la tour Eiffel est en construction, la photographie vient tout juste d'être inventée, c'est une période de grands bouleversements en France. Les personnages sont également détaillés avec soin de manière à nous offrir des situations les plus réalistes possibles. Ils sont très divers, l'auteure a bien réussi sur ce point là à nous offrir une grande variété de caractères.
Parlons de celui de Maude. Au commencement de ma lecture, je l'ai trouvé très attachante. Impressionnée par la capitale, déboussolée par sa situation, son désespoir est touchant. Savoir qu'elle est laide lui a fait un choc, elle le vit très mal. En revanche, vers la moitié du livre, Maude commence à être très désagréable, elle prend la ''grosse tête'' du fait de sa situation, je n'en dirais pas plus au risque de vous spoiler. Elle devient dédaigneuse et juge les autres de haut ce qui m'a extrêmement agacée, ma seule envie était de lui mettre des claques. Heureusement, elle finit par s'en rend compte et se corrige à travers la suite, mais ce passage m'aura laissé un goût amer de son personnage.
J'ai eu un coup de coeur sur celui d'Isabelle. C'est une noble, promise à un grand destin vu qu'elle va épouser un duc... et bien Isabelle ne veut même pas entendre parler de mariage. C'est une femme forte, passionnée par les sciences et les nouvelles techniques proposées par l'avenir... Il est assez complexe de la cerner au début mais elle devient vite un personnage très charmant.
Et enfin, Marie-José. Ah, Marie-José ! Ancien ''faire-valoir'', elle prend Maude sous son aile à son arrivée dans l'Agence. Elle est très amusante et bien dans sa peau. C'est principalement elle qui m'a fait apprécier les passages à l'Agence.
Il s'agit donc d'une bonne lecture qui m'a plutôt surprise dans son contenu et aussi déçue en un sens, j'en attendais sûrement trop. Les personnages sont très divers et variés -et l'héroïne agaçante-, on se retrouve plongés dans une autre époque qui nous est narrée à merveille. La présence de la nouvelle d'Emile Zola à la fin du roman est un petit plus, nous permettant de comparer les deux œuvres.
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